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Question orale
le 1er mars 2002
La défense nationale
M. Svend Robinson (Burnaby--Douglas, NPD) : Monsieur le Président, ma question s'adresse au ministre de la Défense nationale. Le mois dernier, à l'occasion d'une conférence tenue à Ottawa, le lieutenant-général
George Macdonald, un Canadien, a déclaré que si le Groënland refusait de collaborer avec les États-Unis dans le cadre du projet américain de système de défense antimissile, le Canada envisagerait la possibilité
d'offrir aux États-Unis de se servir de bases canadiennes situées dans le Nord pour appuyer le système NMD. Le ministre peut-il maintenant dire avec précision aux Canadiens quelles ont été, jusqu'à maintenant, les discussions ayant eu lieu avec les États-Unis concernant l'utilisation possible du territoire canadien
dans le cadre du système national de défense antimissile des États-Unis?
L'hon. Art Eggleton (ministre de la Défense nationale, Lib.): Monsieur le Président, il n'y a eu aucune discussion concernant l'utilisation du territoire canadien. Nous n'avons pas reçu de demande à cet effet. Rien n'a vraiment changé depuis la dernière fois que le député et d'autres de ses collègues ont posé la question.
Les États-Unis ont indiqué leur détermination de mettre en place un tel système. L'architecture du système reste à déterminer. Le rôle que jouerait le Canada, s'il décidait d'en jouer un, reste à établir. Nous n'avons pas reçu de demande. Nous n'avons pris aucune décision à ce sujet.
M. Svend Robinson (Burnaby--Douglas, NPD): Monsieur le Président, ma question complémentaire s'adresse au ministre des Affaires étrangères, qui sait que les Canadiens ne veulent pas que notre pays participe au projet de guerre des étoiles des États-Unis, entreprise qui mènera à une dangereuse escalade de la course aux armements nucléaires. Notre gouvernement va-t-il enfin cesser de tergiverser et de
prétendre que la défense antimissile relève de l'hypothèse, bien que le traité ABM ait été déchiré, et dire aux Américains que l'on ne mettra même pas la plus infime partie du territoire canadien à leur disposition pour ce nouveau et dangereux système NMD? Si le Groënland peut dire non, pourquoi le Canada ne peut-il en faire autant?
L'hon. Bill Graham (ministre des Affaires étrangères, Lib.): Monsieur le Président, ici comme dans tout autre dossier, le gouvernement veillera à ce que la sécurité des Canadiens passe en premier dans son analyse de la situation. Nous ne manquerons pas de discuter avec nos alliés américains des façons dont nous pouvons garantir notre sécurité et défendre nos intérêts. Nous ne conclurons pas une entente ne répondant qu'à leurs besoins. Nous conclurons des ententes qui sont bonnes pour nous. Comme le ministre de la Défense l'a dit, nous n'avons pas reçu de demande, mais lorsque nous en recevrons une, nous l'étudierons en
fonction de notre point de vue, de nos exigences, de nos besoins et de nos intérêts.
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